À l’heure où le Monde des Douze va toujours plus vite et où de plus en plus d’aventuriers se livrent à une course frénétique vers la gloire, un petit royaume d’irréductibles Sadidas résiste encore et toujours à l’oppresseur. Francis Laliane l’a récemment visité et il en est ressorti avec une philosophie de vie complètement bouleversée !
Venir à bout du terrible Ogrest, qui n’en a jamais rêvé ? C’est probablement ce qui fait battre le cœur de tout Douzien qui se respecte. L’apothéose d’une vie d’aventurier, le point culminant. Ça tombe bien, c’est justement sur les hauteurs du Mont Zinit qu’il faut se rendre pour espérer entrer dans la légende en donnant une bonne leçon à cet ogre un poil ronchon et pour lui donner, en quelque sorte, une vraie raison de pleurer !
Francis Laliane fait partie des nombreux aventuriers qui ont répondu à l’appel du Mont Zinit, prêt à surmonter son vertige pour gravir LE sommet, comme si un aimant auquel il était impossible de résister exerçait son attraction avec une puissance quasi divine. S’il n’est pas trop loquace sur l’issue de son aventure, il y a néanmoins un événement qui, au fil de ses pérégrinations et de ses nombreuses haltes dans divers villages et communautés douziennes, l'a profondément marqué. Un endroit, un royaume pour être plus précis, l’a en effet bouleversé plus que tout autre. Ce qui l’a particulièrement frappé : son authenticité et l’humilité de ses habitants que la vie n’a pourtant pas toujours préservées.
Ce lieu, c’est le Royaume Sadida. Envoyé par un alchimiste du Monde des Douze pour y récupérer un ingrédient indispensable à la confection d’une potion, Francis Laliane s’apprêtait à faire connaissance avec un peuple en parfaite communion avec la nature.
« Les gens étaient si gentils, si avenants... Moi qui revenais de la grotte du Dor’Mor, ce fut un véritable grand-écart sans échauffement ! Et pourtant, ces gens venaient de vivre une véritable tragédie. Je craignais de les déranger et pensais qu’ils allaient me mettre dehors en me disant qu’ils avaient mieux à faire. Mais non ! J’ai rarement vu une telle bienveillance. Au lieu de ça j’ai été accueilli à bras ouverts et couvert de fleurs ! »
Durant toute sa vie d’aventurier, Francis Laliane a multiplié les rencontres, plus ou moins bonnes. Là encore, s’il ne devait en retenir qu’une, il s’agirait en réalité d’un binôme, son « duo d’inséparables » comme il aime les appeler : Renate et Canar, deux Sadidas pour le moins attachants qui passent leur temps à se chamailler.
« Aaah Renate et Canar... Les deux confidents et majordomes de la princesse Sheran Sharm. Malgré le malheur qui s’abattait sur eux, ces deux-là étaient pleins de vie. Ils faisaient preuve d’une énergie et d’une bonhomie déroutantes. De vrais comiques ! De quoi servir d’exemple à bien des Douziens. Moi le premier ! » confiait Francis Laliane.
Et puis il y a le célèbre Sheran Sharm, père d’Armand et d’Amalia et souverain du royaume Sadida. Francis Laliane a eu la chance de le rencontrer lui aussi.
« Il impose le respect tant par sa prestance naturelle que par sa sagesse. C’est un roi plein d’attention et soucieux du bien-être de ses sujets. Je n’ai malheureusement pas eu la chance de voir ses enfants, il parait que la petite Amalia a déjà un caractère bien trempé ! Une vraie princesse me direz-vous ! »
Francis Laliane raconte qu’alors qu’il s’apprêtait à quitter le royaume, le roi l’invita à un moment de méditation, au pied de l’Arbre de Vie.
« C’était une expérience incroyable ! Tous les Douziens devraient avoir à vivre ça au moins une fois dans leur vie d’aventurier. J’ai senti tous mes chakras s’ouvrir (même si je n’ai pas la moindre idée de ce dont il s’agit), je communiais avec la nature, mes pieds étaient racines, les doigts de mes mains se déployaient, semblables à des ailes, ma tête ressemblait à une grosse nodkoko et... ah mais maintenant que j’y pense, je me suis pris pour un bitouf ! »
Cela ne fait plus aucun doute et vous l’aurez compris, Francis Laliane n’est pas revenu indemne de ce périple. Et vous, saurez-vous résister à l’appel de la forêt ?